Jeudi 14 février

Politique

L’Affaire Emilian Guebrev : empoisonnement au Novitchok ? (suite)

Le procureur général Sotir Tsatsarov et le ministre de l’Intérieur Mladen Marinov ont présenté hier aux députés de la commission parlementaire du contrôle des services de sécurité l’information recueillie par les services bulgares dans le cadre de l’enquête sur l’empoisonnement en 2015 de l’homme d’affaires Emilian Guebrev. Seuls les services britanniques peuvent effectuer les analyses qui nous permettront d’établir si Guebrev a été empoisonné ou non au Novitchok, a déclaré le procureur général à l’issue de l’audition. Dans le mandat d’enquête européen envoyé aux autorités britanniques, le Parquet demande notamment que soit analysé la substance découverte par les enquêteurs bulgares afin de savoir si elle est identique ou proche par sa composition de l’agent Novitchok. Sega en déduit que le Parquet admet déjà l’éventualité de l’utilisation de celui-ci dans la tentative d’assassinat d’E. Guebrev. Les résultats de l’analyse effectuée par le laboratoire finlandais Verifin ont été également envoyés aux partenaires britanniques. Par ailleurs, M. Tsatsarov a précisé qu’il avait été mal compris au sujet de la roquette mangé par M. Guebrev. « Nous n’affirmons en aucun cas que M. Guebrev a eu une intoxication alimentaire. Nous investiguons une tentative d’assassinat. La version de la roquette et du pesticide contenant un agent organophosphoré a été étudiée et complètement rejetée ». (tous media)

Les députés ont été également informés du citoyen russe prénommé Fedotov, l’agent présumé des renseignements militaires russes que les services britanniques lient à l’affaire Skripal. Le seul rapprochement établi avec l’affaire Guebrev est que le Russe a été en Bulgarie à la date de l’empoisonnement, a expliqué le procureur général. Actuellement, le Parquet enquête sur deux pistes : tentative d’assassinat de M. Guebrev et séjour en Bulgarie de S. Fedotov. On vérifiera également les contrats commerciaux et les licences d’exportation d’armement de M. Guebrev parce qu’au moment où il a eu son malaise il a été en train de dîner avec des partenaires russes et polonais, a souligné M. Tsatsarov. (tous media)

Affaire Gebrev : Déclaration de la directrice de Verifin

Interrogée par la chaîne bTV, Paula Vanninen, directrice de Verifin, institut finlandais de vérification de la convention des armes chimiques, ayant effectué les examens de la substance utilisée pour la tentative d’empoisonnement d’Emilian Gebrev à sa demande, a déclaré : « Les résultats n’indiquent pas de substance qui ait quelque chose de commun avec le Novitchok. Toute l’information afférente dont nous disposons étant confidentielle, je ne peux pas vous en dire plus ». (tous media)

Affaire Gebrev : Déclarations de Valery Simeonov

Selon Valery Simeonov, président du Front national pour le salut de la Bulgarie et député des Patriotes unis, c’est le fait qu’ « Emilian Gebrev a évincé les fournisseurs russes de munitions de certains marchés dans le monde » qui est à l’origine de la tentative de son empoisonnement. M. Gebrev a établi contact avec M. Simeonov, à la suite du gel de ses licences par le Parquet, afin de lui demander de l’aide pour qu’une commande de munitions à destination d’Inde puisse être débloquée et partir du port de Bourgas. Lors de cet entretien, M. Gebrev avait fait état de la répression exercée par l’Etat à l’égard de ses sociétés et de lui-même. Selon M. Simeonov, « la tentative d’empoisonnement de Gebrev est venue après qu’il avait acheté Dunarit en empêchant ainsi Tsvetan Vassilev, propriétaire de la KTB, de transférer cette société, qui devait à la KTB 90 M de leva, dans des mains russes ». (tous media)

Le concept d’intégration des Roms de M. Karakatchanov

La coalition gouvernementale reste stable et le concept de l’ORIM sur l’intégration des Roms, présenté par le président de ce parti Krassimir Krakatchanov, vice-premier ministre et ministre de la défense, sera en principe adopté. C’est la position autour de laquelle se sont réunis les députés de la majorité qui ont examiné hier les grands axes de ce document. Il y a quelques jours, M. Karakatchanov avait menacé de quitter la coalition si son concept se voyait rejeté. Cependant, tout n’est pas rose. Le GERB soutient le concept, mais trouve que certaines idées pourraient être instrumentalisées à des fins politiciennes, surtout à la veille des élections. Et selon Valeri Simeonov, le concept a besoin d’être retravaillé, sinon, dans les grandes lignes, il reprend les thèses du programme du Front national pour le salut de la Bulgarie de M. Simeonov. Pour rappel, le concept de M. Karakatchanov prévoit, entre autres, la limitation de la natalité au sein de la communauté rom, l’introduction d’un travail obligatoire pour les jeunes Roms désœuvrés, la suppression des allocations sociales en cas d’enfants déscolarisés, etc. (tous media)

Lutte contre la contrebande

Le premier ministre Boïko Borissov s’est entretenu avec le Général Wesley Clark, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe, venu en Bulgarie en sa qualité de conseiller d’une organisation suisse luttant contre le commerce irrégulier et la contrebande. M. Borissov a souligné que la lutte contre la corruption reste prioritaire pour la Bulgarie et que les résultats de la lutte contre la contrebande contribuent à l’augmentation des recettes dans le budget de l’Etat et au démantèlement des pratiques commerciales illégales. M. Klark a exprimé le souhait de travailler en partenariat avec le gouvernement français en vue du renforcement de la capacité du Centre interministériel de répression de la contrebande et de contrôle de la circulation de marchandises à risque. Lors de sa visite, M. Klark rencontrera également des représentants de l’Agence nationale des recettes et de l’Agence des Douanes. (tous média)

Le procureur général recommande la dissolution de l’Agence d’État pour les Bulgares à l’étranger

Le procureur général, Sotir Tsatsarov, a recommandé la dissolution de l’Agence d’État pour les Bulgares à l’étranger et la création, à sa place, d’une structure au sein du ministère des Affaires étrangères qui s’occupera des contacts culturels avec la diaspora bulgare. M. Tsatsarov a fait cette proposition devant la commission temporaire d’enquête de l’Assemblée nationale, chargée d’examiner les circonstances autour de la vente de passeports bulgares. « Sous cette forme, et construite de cette manière, l’Agence génère de la corruption. […] C’est aux politiciens de décider si elle sera dissoute ou modifiée », a-t-il commenté. (24 Heures, Dnevnik, Troud)

Des passeports bulgares distribués à des personnes condamnées ou recherchées ?

Sous le titre « Des personnes condamnées et recherchées en Europe deviennent des citoyens bulgares », Troud reprend un article de la journaliste d’investigation, Valia Ahtchiéva, publié sur le site EUelectionsBulgaria.com. Selon elle, l’inspection qui a été menée au sein du ministère de la Justice sur 114 cas d’octroi de la nationalité bulgare à des personnes recherchées par Interpol et qui n’a pas trouvé de données sur ces personnes, serait manipulée. Elle cite le cas d’un ressortissant macédonien qui a reçu la nationalité bulgare lorsqu’il était en prison en Allemagne, et ajoute qu’il y aurait « encore des dizaines de cas identiques ». La journaliste considère que la question pertinente est « pourquoi le ministère de l’Intérieur et l’Agence d’État pour la sécurité nationale n’ont pas émis d’avis négatifs sur ces personnes ? » (Troud)

International

Des dizaines de millions d’euros du Venezuela auraient passé par une banque bulgare

La compagnie pétrolière publique du Venezuela, PDVSA, a transféré des dizaines de millions d’euros à un compte fiduciaire ouvert dans une banque bulgare, et une partie de cet argent a été par la suite transférée à d’autres comptes bancaires dans des pays tiers sur la base de fausses justifications. C’est ce qui a été révélé à la suite d’une rencontre qui a réuni le premier ministre, Boïko Borissov, le procureur général, Sotir Tsatsarov, le directeur de l’Agence d’État pour la sécurité nationale (DANS), Dimitar Gueorguiev, et l’ambassadeur des États-Unis, Eric Rubin. La DANS a mis sous contrôle le compte bancaire et a lancé une inspection de la banque qui pourrait aboutir, selon le procureur général, à une investigation pour blanchiment d’argent. M. Tsatsarov a toutefois noté que les soupçons ne concernaient pas la banque elle-même. L’opération a commencé suite à une alerte par les services de sécurité étatsuniens.

La presse cite différents montants allant de 60 à 140 millions d’euros. Selon le président de la commission parlementaire pour le Contrôle des services de sécurité, des mouvements sur le compte bancaire ont été enregistrés avant le Nouvel An, mais non pas après. Toutefois, selon 24 Heures, près de 50 millions d’euros auraient été transférés ces derniers jours. D’après Capital, la banque concernée serait l’Investbank, mais on ne sait pas encore à ce stade si elle a informé la DANS de ces transferts. Sega se demande comment les services de sécurité n’auraient pas détecté des transferts de cette envergure. Bivol allègue que le compte bancaire serait au nom de l’avocat Tsvétan Tsanev et que celui-ci aurait des relations d’affaires étroites avec le management de la banque. (tous media)

Dernière modification : 14/02/2019

Haut de page