Jeudi 28 avril

Politique

PLC soutiendra au parlement l’envoi d’armes à l’Ukraine

Hier après-midi, lors d’une conférence de presse donnée par la direction de « Poursuivons le changement » (PLC) sur les approvisionnements de gaz, coupés unilatéralement par Gazprom, le vice-premier ministre et ministre des Finances Assen Vassilev a expliqué que le gouvernement disposait d’« un plan B » et de plusieurs sources d’achat de gaz. Soulignant que la Bulgarie n’était pas la partie défaillante et qu’elle avait entièrement respecté son contrat avec Gazprom, il a parlé d’« agression économique sans précédent » et de « chantage » de la part de la Russie contre la Bulgarie. « La Bulgarie a été mise sur la liste des pays ennemis. L’ambassadrice de Russie s’est permis des déclarations incompatibles avec son statut d’ambassadeur. Bien que la Bulgarie n’ait pas envoyé directement d’armes à l’Ukraine, ces choses se passent », a-t-il souligné. Mais « la politique du silence et de prétendre qu’il n’y a pas d’agresseur, ne fonctionne pas. Nous ne cherchons pas le conflit, nous ne cherchons pas la guerre, mais quand la guerre viendra à notre seuil, nous lui ferons face et repousserons l’agresseur. Cela doit être clair pour absolument chaque agresseur, quel qu’il soit. Le match dans lequel quelqu’un essaie de nous dire ce que nous devons faire, de nous forcer, de nous faire chanter, est terminé. Dans ce conflit, la Bulgarie aidera le pays qui se bat contre l’agresseur et cela aussi doit être clair car […] les États doivent pouvoir déterminer eux-mêmes comment vivre, comment organiser leurs économies, comment être gouvernés, dans quels blocs participer. A travers ce conflit, ce qui se joue c’est tout le concept de grandes puissances, des sphères d’influence et des petits États dans le rôle de vassaux. La Bulgarie n’est pas et ne sera pas un vassal », a déclaré A. Vassilev. Passant de là au thème de l’envoi d’armes à l’Ukraine, il a ouvertement critiqué comme déshonorante la position du président Radev : « La position du président, selon laquelle si l’on donne des armes, on prolonge le conflit, est honteuse car elle nous dit, implicitement, que la Russie l’emportera dans ce conflit et qu’il est normal, qu’il est bien que la Russie l’emporte. Non, c’est l’Ukraine qui vaincra et nous devons l’aider à vaincre. Sinon, l’alternative serait de voir d’abord l’Ukraine, et ensuite toute l’Europe de l’Est devenir un appendice vassal. Ce gouvernement ne le permettra pas. Si quelqu’un nous déclare la guerre, il doit être prêt pour notre riposte », a indiqué M. Vassilev.

Dans sa foulée, le premier ministre Kiril Petkov a également assuré que « Poursuivons le changement » soutiendra au parlement la proposition d’aide militaire et technique à l’Ukraine. Selon lui, elle sera votée dès la semaine prochaine. (tous media)

L’écart entre le Président de la République et le parti socialiste se creuse

Hier dans une brève prise de parole devant les médias avant son départ pour l’Espagne, le président de la République, Roumen Radev a souligné que la guerre économique s’intensifie et que le risque pour la Bulgarie augmente « Depuis longtemps j’appelle à l’adoption d’une attitude prudente et responsable de la Bulgarie vis-à-vis de ce conflit qui affecte directement la vie et le bien-être des Bulgares ici et surtout en Ukraine ». Il a ajouté qu’il y a déjà des révélations publiques sur la destination des armes bulgares exportées. « Je ne comprends pas comment le ministre de l’économie va expliquer aux Bulgares et aux gens de gauche qui ont toujours été contre les guerres que les armes bulgares alimentent ce conflit » a demandé le président en défendant une fois de plus sa position catégorique contre l’octroi d’une aide militaire à l’Ukraine. « C’est un pas vers l’implication directe de la Bulgarie dans ce conflit et nous constatons, malheureusement, que les appels à la paix et à la cessation des hostilités se font de moins en moins entendre et à leur place la rhétorique belliqueuse s’intensifie » a-t-il dit. Le Président a souligné que la Bulgarie devait participer aux efforts pour la paix et pour mettre fin au conflit le plus rapidement possible, car sa prolongation aurait des conséquences désastreuses dans de nombreux domaines. En réponse à une question sur la visite d’une délégation bulgare en Ukraine, Roumen Radev a déclaré qu’il ne considérait pas une telle visite comme nécessaire. « La position souveraine de la Bulgarie est élaborée à Sofia, non pas à Kiev », a-t-il ajouté. En ce qui concerne la suspension des livraisons de gaz depuis la Russie, il a souligné que le gouvernement devrait rapidement répondre à la question de savoir pourquoi l’approvisionnement a été interrompu uniquement à destination de la Bulgarie et de la Pologne et comment, par exemple, l’Autriche et l’Allemagne paient et garantissent leur sécurité énergétique. « Le gouvernement doit expliquer aux citoyens qui lui ont accordé leur confiance quels sont les intérêts qu’il sert -les leurs ou ceux des autres. Il est grand temps que le gouvernement prouve de manière catégorique qu’il est conscient et qu’il défend la souveraineté bulgare et que dans sa politique, il est mené par l’intérêt national bulgare, a déclaré M. Roumen Radev en réponse à la question de savoir si le gouvernement ou certains ministres devaient démissionner. Finalement selon le chef de l’Etat « les événements récents en Bulgarie relatifs à l’approvisionnement en gaz constituent également un véritable test de la solidarité européenne, à savoir si et comment l’Union européenne aidera le pays le plus dépendant et le plus pauvre en termes d’énergie ».

La ministre de l’économie et leader du parti socialiste (PSB), Kornelia Ninova a répondu au président dans une publication sur Facebook en disant que les contrats d’exportation d’armes ont été signés sous le gouvernement intérimaire nommé par ses soins, et que les autorisations d’exportations ont été préparées sur la base des contrats que son gouvernement avait signés. Mme Ninova a demandé au Président d’expliquer à la gauche bulgare « pourquoi vous attaquez si violemment votre propre progéniture "Poursuivons le changement", que vous avez créé pour tuer le PSB. Et surtout, vous devez expliquer votre métamorphose, du poing levé contre Borissov il y a un an à votre synchronisation absolue aujourd’hui. » (tous médias)

Ukraine

Le premier ministre en Ukraine : « La Bulgarie ne peut pas rester impassible »

Dans le cadre de sa visite officielle en Ukraine, aujourd’hui, le premier ministre, Kiril Petkov, a déclaré devant les médias que « la Bulgarie ne restera pas impassible face à cette tragédie ». Il a tenu ces propos à Borodianka, une petite ville où sont enterrés les corps de nombreuses personnes dont le massacre est attribué aux troupes russes. « Nous adoptons une position claire, en tant que [pays qui fait] partie du monde démocratique et de l’Union européenne, que nous serons aux côtés de l’Ukraine car ceci n’est pas simplement la bataille pour l’Ukraine, ceci est un choix civilisationnel », a-t-il souligné. M. Petkov s’attend à ce que le Parlement bulgare approuve, la semaine prochaine, l’envoi d’aide militaire à l’Ukraine. Il a qualifié d’honteuse l’idée de ne pas aider l’Ukraine pour que le conflit se termine plus tôt, et a fait une comparaison avec l’Insurrection bulgare d’avril 1876 contre l’Empire ottoman : « Imaginez quelqu’un en train de dire que pendant l’Insurrection d’avril le mieux aurait été que celle-ci se termine rapidement et que les gens n’aient pas la possibilité de se défendre pour qu’on arrive plus vite à la paix ».

Le premier ministre a également insinué que le gouvernement serait en train d’examiner la limitation du nombre de diplomates russes en Bulgarie. « Comment se fait-il qu’il y ait 114 diplomates russes dans leur mission ? Elles ont fait quoi ces 114 personnes pour renforcer nos relations ou pour empêcher la coupure unilatérale du gaz ? Je me demande franchement ce qu’ils font en Bulgarie. Il faudra voir qui ils sont et il faudra avoir une représentation plus symétrique », a-t-il dit, en ajoutant qu’il y avait moins de 10 diplomates à l’Ambassade bulgare à Moscou.

Pour mémoire, la délégation bulgare, composée également du ministre de la Défense et de trois députés, est partie pour l’Ukraine, hier, en faisant une escale à l’aéroport de la ville polonaise de Rzeszów. La délégation a ensuite pris le train de nuit jusqu’à Kiev, un trajet qui prend entre 11 et 16 heures, en raison des dégâts aux infrastructures ferroviaires causés par les bombardements russes. Plus tard dans la journée, M. Petkov devrait rencontrer le président Zelensky. (tous médias)

Le ministre du Travail ne sait pas si Vladimir Poutine est un agresseur

Dans une interview pour Nova TV, le ministre du Travail et de la Politique sociale, Gueorgui Guiokov (du Parti socialiste), s’est abstenu de faire une appréciation claire des actions du président russe Vladimir Poutine. Interrogé pour savoir si le chef d’État russe est un dictateur, un agresseur ou quelqu’un qui protège les frontières de son pays d’une attaque potentielle, M. Guiokov a répondu : « Du point de vue de la situation actuelle, on peut l’apprécier de toutes les façons. […] Je ne me permettrais pas de donner des appréciations. Laissons l’histoire faire une appréciation de Poutine en ce moment ». Aux questions insistantes des présentateurs, il a dit : « Cela dépend du sens qu’on attache au terme d’agresseur. Quand on s’attaque à quelqu’un, on est peut-être un agresseur. […] Oui, il (Poutine) attaque, mais personne ne nous a dit quelle en était la raison. Ici en Bulgarie on ne présente qu’un seul point de vue. » Le ministre a ajouté qu’il n’a jamais été un partisan de Poutine car il ne pense pas que le président russe soit un défenseur des idéaux et des idées du socialisme. Enfin, le ministre a rappelé que lui et le PSB avaient catégoriquement condamné la guerre, mais qu’ils ne sont pas favorables à l’envoi d’armes à l’Ukraine par la Bulgarie. (Nova TV, Sega, Dnevnik)

Coronavirus

Bilan

• Cas confirmés : 1 155 387 (+ 741 en 24h, dont 64,91% non-vaccinés)
• Guérisons : 970 592 (+ 5 349 en 24h)
• Décès : 36 887 (+ 8 en 24h, dont 75% non vaccinés)
• Hospitalisations : 937 (dont 97 en soins intensifs)
• Vaccins administrés : 4 379 356 (+ 1 337 en 24h)
• Personnes avec un parcours vaccinal complet : 2 055 194
• Personnes ayant reçu le rappel : 744 343

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Dernière modification : 28/04/2022

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