Lundi 20 février
Politique
18 migrants retrouvés morts dans un camion : « Une tragédie humaine hors du commun ». Un groupe criminel organisé impliqué
Les corps de 18 migrants afghans ont été retrouvés dans un camion près du village de Lokorsko, à proximité de Sofia.
Ils sont morts étouffés alors qu’ils étaient transportés à l’intérieur d’un camion par un groupe criminel organisé qui a déjà été impliqué dans le trafic des migrants en Bulgarie, déclare le Parquet bulgare. Sept personnes ont été placées en détention dans le cadre de cette affaire et six ont déjà été inculpées, a déclaré M. Atanas Ilkov, directeur de la Direction générale de la Police nationale, lors d’une conférence de presse au Service national d’enquête.
Parmi les personnes arrêtées figurent les deux chauffeurs ainsi que l’organisateur du groupe. Plus de la moitié d’entre elles ont déjà été condamnées pour vol, conduite en état d’ivresse et traite d’êtres humains, a indiqué le porte-parole du parquet de Sofia, M. Christo Krastev. Il a précisé que la tête du groupe criminel avait déjà purgé une peine pour trafic illicite et que son activité criminelle remontait à 1997. Le groupe récupérait les migrants à la frontière turque et les transportait jusqu’à la frontière serbe. Les trajets étaient effectués deux fois par mois.
En plus des 18 morts, 34 autres personnes se trouvaient dans le véhicule, dont certaines ont été hospitalisées. Les victimes sont mortes d’asphyxie causée par le manque d’oxygène dans un espace confiné, déclarent les autorités compétentes bulgares. « Les personnes étaient entassées à l’intérieur du véhicule et sont mortes lentement et douloureusement », a déclaré le procureur général adjoint et directeur du service national d’investigation, M. Borislav Sarafov. Celui-ci a décrit ce qui s’est passé comme « une tragédie humaine hors du commun » et s’est engagé à mener l’enquête jusqu’au bout dans le but d’élucider toute la chaîne criminelle.
Tous les passagers dissimulés dans le camion étaient des hommes âgés entre 13 et 35 ans, originaires pour la plupart d’Afghanistan. Aucun d’entre eux n’avait de papiers, ainsi toutes les informations dont disposent les autorités bulgares à leur égard proviennent des témoignages des 34 survivants. L’enquête a révélé que les migrants ont payé entre 5 000 et 7 000 euros pour le transport. Le chef du groupe encaissait entre 500 et 1 000 euros par personne, et les chauffeurs recevaient 100 euros par migrant transporté.
Les migrants ont traversé la frontière bulgare à l’aide d’une échelle pour surmonter la grille à la frontière turco-bulgare, ce qui, selon M. Sarafov, a été très facile. Le camion utilisé était adapté aux buts du trafic, avec des parois isolées pour que les caméras thermiques à la frontière ne puissent pas détecter la présence de personnes à l’intérieur.
Pour mémoire, dans une affaire similaire en 2015, les corps de 71 migrants ont été retrouvés dans un camion abandonné en Autriche. Quatre trafiquants d’êtres humains avaient alors été condamnés à la prison à vie, dont un Afghan, chef du groupe, et trois complices bulgares. Ils ont été reconnus coupables de traite d’êtres humains et d’homicide involontaire. (Dnevnik, Svobodna Evropa)
James O’Brien : Les États-Unis n’ont pas été induits en erreur concernant les sanctions « Magnitsky »
Dans une interview pour Nova TV, James O’Brien, chef du Bureau américain de coordination des sanctions, a souligné que les États-Unis n’avaient pas été induits en erreur en ce qui concerne le dernier paquet de sanctions au titre de la loi « Magnitsky » à l’égard de cinq ressortissants bulgares. M. O’Brien a fait cette déclaration en réponse à une question de la journaliste qui l’interviewait et qui faisait référence aux propos de l’ancien ministre des Finances du GERB, Vladislav Goranov, lui-même sanctionné, selon lequel les autorités américaines auraient été induites en erreur. M. O’Brien a expliqué que les États-Unis mènent leurs propres enquêtes, utilisent de nombreuses sources d’information et qu’ils sont certains de leurs conclusions, basées sur des preuves. Il a encouragé les personnes concernées par ces sanctions à suivre la procédure officielle et demander à être auditionnées, au lieu de « mener des débats dans les médias ».
Selon les propos du représentant américain, le but de ces sanctions est de « motiver des coalitions et des groupes de partis pour s’unir dans le nouveau Parlement et adopter des réformes du système judiciaire qui ont déjà été demandées par l’Union européenne ». Il a ajouté que s’il n’y a pas de réformes, « je vous promets que je serai de nouveau invité dans votre émission ». Interrogé sur la question de savoir s’il y aurait de nouveaux sanctionnés, il a refusé de commenter des situations hypothétiques. (Nova TV, Dnevnik, Mediapool, Sega, BTA)
Finances publiques
L’adhésion de la Bulgarie à la zone euro est ajournée, a informé la ministre des Finances
« La Bulgarie ne sera pas admise dans la zone euro à partir du 1er janvier 2024, comme elle s’y attendait », a annoncé vendredi la ministre des Finances Rossitsa Velkova lors d’un point presse ad hoc. Elle a expliqué que lors de la réunion de l’Eurogroupe en début de semaine, la Bulgarie n’a pas été entendue sur sa volonté d’adhésion, bien que ce point ait figuré à l’ordre du jour. « L’audition a été annulée parce que nos partenaires européens estiment que la Bulgarie a pris du retard s’agissant de l’adoption de la législation requise et qu’elle ne répond pas non plus au critère de l’inflation », a indiqué Mme Velkova. Il a donc été décidé qu’il serait mieux que le pays ne présente pas de rapport sur la mise en œuvre des critères de convergence fin février, comme le gouvernement bulgare l’avait prévu. Mais un tel rapport pourra être soumis dès que la Bulgarie répondra aux exigences a indiqué la ministre. Si les lois nécessaires sont votées en juin-juillet prochain par la nouvelle législature, le rapport pourrait être introduit tout de suite après. « La nouvelle date cible d’entrée dans la zone-euro, c’est le 1er janvier 2025, mais l’évaluation peut être demandée dès cette année », a souligné la ministre. Selon elle, en ce qui concerne le taux d’inflation, la Bulgarie pourra compter sur un traitement flexible, similaire à celui appliqué vis-à-vis de la Croatie. Par contre, aucun compromis ne sera possible quant aux quatre lois que la Bulgarie s’est engagée à amender, notamment les textes de la Loi sur le commerce régissant l’insolvabilité, la loi sur les mesures contre le blanchiment d’argent, la loi sur la Banque nationale de Bulgarie et le Code des assurances. « Si dans les six prochains mois la Bulgarie ne soumet pas de rapport sur la mise en œuvre des critères de convergence, cela affectera très probablement à la fois la cote de crédit du pays et les intérêts payés sur la dette », a précisé Mme Velkova. (tous media)
Concurrence
Lukoil Bulgarie condamné à une amende de 68 millions de leva pour abus de position dominante
La société Lukoil Bulgarie a été condamnée à une amende de près de 68 millions de leva pour avoir abusé de sa position dominante sur le marché de gros des carburants. La décision a été prise par la Commission pour la protection de la concurrence à la suite d’une plainte déposée par OMV et Insa Oil contre les politiques de prix pratiquées en Bulgarie par la raffinerie Lukoil. Les signalements contre celle-ci datent de fin 2021 et du printemps 2022. Il était notamment reproché à Lukoil d’avoir pratiqué les « ciseaux tarifaires », abusant ainsi de sa position dominante. En effet, la Commission a constaté que Lukoil avait progressivement réduit puis supprimé les remises accordées aux grossistes de carburants. À un moment donné, Lukoil a commencé à vendre ses carburants aux stations-service et aux grands grossistes, tels qu’OMV et Insa Oil, aux mêmes tarifs. Cela a placé ceux-ci dans une position non concurrentielle vis-à-vis de Lukoil et les a contraint à réduire leurs propres remises aux détaillants. La décision de la Commission pour la protection de la concurrence n’est pas définitive et peut faire l’objet d’un recours devant le tribunal administratif de la région de Sofia. (mediapool.bg)
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