Lundi 26 juillet

Politique

« Il y a un tel peuple » à la recherche de soutiens parlementaires en vue de la formation de gouvernement

Le parti de Slavi Trifonov « Il y a un tel peuple » (ITP), arrivé premier aux élections législatives du 11 juillet dernier, a initié une série de consultations publiques (en présence des media) avec tous les partis parlementaires, à l’exclusion du GERB. Le but de ces entretiens n’est pas de former un gouvernement de coalition, mais bien de chercher un soutien au parlement pour un gouvernement minoritaire d’« Il y a un tel peuple », a précisé à plusieurs reprises le parti.

Les deux premières réunions ont eu lieu vendredi et samedi, avec des représentants de « Bulgarie démocratique » et « Lève-toi.bg ! On arrive ! ». Les trois forces parlementaires ont souligné leur proximité sur leurs principales priorités et se sont engagées à poursuivre les discussions au niveau d’experts. Le coprésident de « Bulgarie démocratique », Hristo Ivanov, a indiqué que parmi ces objectifs communs figurent la réforme du Parquet et de la justice, dont le remplacement du procureur général et le renouvellement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). « Nous voulons, pour apporter notre nôtre soutien à un gouvernement, que celui-ci fasse des efforts pour s’éloigner le plus possible du MDL. La manière dont cela sera fait, dépendra de la vision du détenteur du mandat », a-t-il précisé.

Maya Manolova et Nikolaï Hadjiguenov de « Lève-toi.bg ! On arrive ! » ont également souligné qu’ils n’avaient aucun écart avec ITP sur les principales priorités. « Nous n’avons aucune divergence dans notre objectif principal : démanteler le modèle GERB, qui a dégoûté tout le monde et qui étouffe l’Etat. Nous avons les mêmes vues sur la réforme judiciaire et la politique sociale. Nous avons des divergences, bien sûr, dans les détails, car nous sommes des formations politiques différentes. Mais la direction est la même », a déclaré Tochko Yordanov d’ITP. Alors que Maya Manolova a précisé de sa part que sa formation ne soutiendrait pas un gouvernement où l’on voit « l’influence du MDL ». « Le MDL ne doit pas participer directement au gouvernement. Ni le PSB. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas chercher leur soutien. Il est évident que nous avons besoin de soutien », a ajouté Nikolaï Hadjiguenov.

La troisième consultation publique a eu lieu samedi, avec le PSB. La présidente de ce parti, Kornelia Ninova, a exposé les cinq priorités (politique sociale de lutte contre l’inégalité et la pauvreté, réforme de la santé, éducation, lutte contre la corruption et réforme de la justice, relance de l’économie), gage du soutien des socialistes, et les lignes rouges sur lesquelles le PSB ne cèderait pas (notamment les intentions déclarées d’ITP de privatiser la Banque bulgare pour le développement et de gérer en concession les autoroutes). Dimanche, le Conseil national du PSB a réaffirmé cette position avec 120 voix « pour » et une seule « contre », mais la décision définitive d’accorder ou non du soutien à un gouvernement minoritaire d’ITP sera prise après la présentation par ITP des noms des ministres. Les socialistes exigent également que les négociations s’achèvent par la signature d’un accord de soutien.

La consultation ayant soulevé le plus d’interrogations a été celle avec le MDL, jusqu’à récemment dénoncé par ITP comme responsable de la corruption en Bulgarie, au même titre que le GERB. Tochko Yordanov a déclaré que l’invitation adressée au MDL ne cherchait pas le soutien de celui-ci et que c’était au MDL de décider s’il allait soutenir ou non les priorités d’ITP. Le président du MDL Moustafa Karadaya a estimé pour sa part que la plupart des idées des deux forces politiques coïncidaient. « Bien sûr, nous avons aussi des divergences, et notre soutien ne sera pas inconditionnel. La condition sine qua non de notre soutien est le retour à la normalité en politique et en démocratie, ce qui signifie pour nous que l’Assemblée nationale doit reprendre la place qui lui est impartie par la Constitution, et que l’appareil d’Etat ne doit pas être utilisé comme une massue contre les citoyens et les entreprises », a-t-il précisé. Le MDL a également indiqué que la composition du futur gouvernement est importante pour eux.

Les consultations d’ITP avec la « Bulgarie démocratique », « Lève-toi.bg ! On arrive ! » et le PSB se poursuivront dès aujourd’hui, au niveau d’experts. Dnevnik indique qu’on ne sait pas encore si le MDL, malgré son désir, y sera associé. Selon Monitor, au moins dix groupes de travail chercheront à définir en détail les priorités et le programme d’un futur gouvernement ITP : (i) réforme de la justice et lutte contre la corruption, (ii) finances, (iii) économie et entreprises, (iv) énergie, (v) défense, (vi) administration électronique, (vii) politique sociale, (viii) santé, (ix) éducation et science, (x) culture. La presse rappelle les propos du président de la République Roumen Radev selon lesquels le premier mandat de formation d’un gouvernement serait remis à la plus grande force parlementaire (ITP) dès que « les partis politiques garantissent qu’ils ont atteint un résultat ». (tous media)

Gallup International : le président Radev reste le politicien le plus apprécié

Un sondage de Gallup International, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 010 Bulgares majeurs du 30 juin au 7 juillet et publié le 25 juillet dernier, montre que le gouvernement intérimaire jouit d’une bonne presse auprès de l’opinion publique : 58,9% (contre 28,8%) des personnes interrogées approuvent ses démarches. L’approbation inclut toutes les couches sociales, à l’exception des sympathisants du GERB. Le sondage enregistre également un certain apaisement public. 26,3 % des personnes interrogées déclarent que le pays va mieux aujourd’hui, contre 52 % qui considèrent que la situation empire. A titre de comparaison, en automne dernier, la part des optimistes était tombée à environ 16%, et celle des pessimistes avait augmenté à 67%. La confiance personnelle dans le président de la République Roumen Radev a progressé à 64,3% et la méfiance est tombée à 22,2%. Les partisans du GERB restent les principaux (et presque les seuls) opposants au président Radev, révèle le sondage en indiquant que les réussites du gouvernement intérimaire nommé par ses soins n’y sont pas pour rien. Ainsi, à quelques mois de l’élection présidentielle, Roumen Radev conforte sa place du politicien bulgare le plus apprécié. (https://www.gallup-international.bg)

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Dernière modification : 26/07/2021

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