Lundi 4 mai

Coronavirus

Bilan

Depuis le début de l’épidémie, la Bulgarie a enregistré 1 632 personnes contaminées par le Covid 19. On compte 21 nouveaux cas, dépistés au cours des dernières 24 heures. Le nombre total des décès s’élève à 74. Enfin, 321 personnes sont actuellement hospitalisées, dont 40 en réanimation.

Un examen comparatif de l’évolution de la maladie, fait par le centre opérationnel de crise, indique que le pic de l’épidémie a été atteint durant la semaine du 20 au 26 avril, lorsque 433 cas de personnes infectées ont été enregistrés.

Cette semaine, la Bulgarie amorcera les premiers pas du déconfinement. Le premier ministre en a présenté hier les premiers détails. Le fil rouge, dans toutes les mesures de déconfinement, sera le respect rigoureux des exigences de distanciation sociale et de désinfection stricte. A partir du 4 mai, les piscines seront rouvertes, ainsi que les espaces en plein air pour la pratique de certains sports individuels (athlétisme, tennis, golf...). Les auto-écoles reprendront leur fonctionnement. A partir du 6 mai, les terrasses des établissements de restauration et les cafétérias, restaurants, etc. en plein air recommenceront à accueillir des clients. On s’attend à ce que les postes de contrôle, à l’entrée et à la sortie des grandes villes, soient levés à partir du 6 mai après-midi.

Le port du masque n’est plus obligatoire dans les espaces publics ouverts

Vendredi dernier, le ministre de la Santé, Kiril Ananiev, a supprimé l’obligation de porter un masque dans les espaces publics ouverts (dont les parcs, les rues et les arrêts de bus). Toutefois, les personnes doivent respecter la « distance sociale », suivre toutes les autres mesures antiépidémiques et porter un masque ou un autre moyen de protection couvrant le nez et la bouche en cas de contact avec d’autres personnes. Le port du masque reste obligatoire également dans les espaces publics fermés (magasins, transports publics, etc.).

Ouverture des parcs naturels

Le ministre de la Santé a également autorisé les visites aux parcs naturels et nationaux extra-urbains et aux montagnes, tout en chargeant les maires de communes et les gouverneurs régionaux de mettre en place les dispositifs adaptés. L’utilisation des transports publics et des télésièges pour s’y rendre est interdite, de même que les visites aux chalets et aux sites touristiques qui s’y trouvent. Hier, le parc naturel de Vitocha, à côté de Sofia, a été à nouveau ouvert au public.

Trois scénarios possibles du développement de l’épidémie

Le secrétaire du centre opérationnel de lutte contre le coronavirus, Dimo Dimov a présenté au Conseil des Ministres trois scénarios sur l’évolution de l’épidémie, élaborés par la communauté scientifique internationale.

Selon le premier scénario, il y aura une série de vagues récurrentes de malades, y compris pendant l’été et durant deux ans. Une baisse du nombre des contaminés est envisageable en 2021.

Le deuxième scénario prévoit une augmentation du nombre de contaminés en automne et en hiver, comme c’est le cas pour les infections respiratoires saisonnières, suivie par une ou plusieurs vagues de malades en 2021.

Le troisième scénario évoque la possibilité d’une extinction lente de la maladie. On suppose une continuité de la transmission de la maladie, sans pourtant qu’il y ait de vagues de contaminés.

Quel que soit le scénario, on s’attend à ce que le virus continue de circuler dans les 18 -24 mois à venir, a expliqué M. Dimov. Les sociétés et les gouvernements doivent s’adapter à ce mode de vie, et trouver l’équilibre entre le respect des mesures antiépidémiques, et le rétablissement de l’économie et de la vie sociale. Les effets de la libéralisation progressive des mesures sur la diffusion de la maladie, seront examinés prochainement. Un resserrement des mesures n’est pourtant pas à exclure. (Dnevnik)

Nouveaux chiffres du chômage en Bulgarie

Depuis la proclamation de l’état d’urgence en Bulgarie, le nombre des personnes au chômage dans le pays a augmenté de 91 783, a annoncé le Ministère du travail et de la politique sociale. Toutefois le Ministère estime qu’à l’heure actuelle, le nombre de nouveaux inscrits dans les bureaux de travail commence peu à peu à baisser. Le 30 avril, par exemple, 1637 nouvelles personnes se sont enregistrées auprès des bureaux de travail, soit trois fois moins qu’il y a trois semaines. Depuis le début de l’état d’urgence, 19 134 personnes ont réussi à trouver un nouveau poste de travail. Au 30 avril, 9030 employeurs, assurant l’emploi de 131 146 personnes, ont déposé une demande d’aide d’Etat dans le cadre de la mesure 60/40 proposée par le gouvernement.

Presque la moitié (48%) des entreprises, ayant bénéficié d’une aide, développent leur activité dans les domaines de la restauration, l’hôtellerie, le commerce non-alimentaire, le tourisme et le transport. (Mediapool)

L’interview du Ministre de l’éducation pour la radio nationale

Lors d’une interview pour la radio nationale, le Ministre de l’éducation, Krassimir Valchev, a annoncé que les examens des classes de 7ème (5ème selon le système d’éducation français) et de classe de terminale, ne porteront pas sur l’intégralité du programme de l’année. Les connaissances acquises lors des deux derniers mois et demi seront évaluées en partie, a précisé le ministre. La difficulté majeure vient de l’inégalité des conditions d’études pendant cette période. On s’attend à ce que les examens aient lieu au début ou à la mi- juin. Ce report des dates des examens ne représente pas un obstacle pour l’admission au sein des universités, a assuré M. Valchev. (Svobodna Evropa, BNR)

Économie

Nouveau sondage sur les effets économiques de la crise

Un nouveau sondage, réalisé par Alpha Research entre le 13 et le 23 avril, se penche sur les effets économiques de la crise sur les entreprises et les travailleurs et sur les perceptions des mesures sociales prises par le gouvernement. 45.2% des particuliers affirment que leurs revenus n’ont pas changé au cours des deux derniers mois, alors que 25.9% déclarent une certaine baisse et 25.4% une baisse drastique. En ce qui concerne les modalités de travail, la plupart des employés (47.8%) continuent de travailler à temps plein sur leur lieu de travail. La part des chômeurs, parmi tous les adultes, est de 6,6%, mais seuls 60% d’eux sont inscrits ou envisagent de s’inscrire à Pôle emploi, alors que le reste ne le fera pas ou n’a pas le droit de le faire car ils travaillaient au noir. Les employés ont perdu leur emploi pour des raisons différentes : leur entreprise a dû arrêter ses activités (56.1%) ; leur entreprise n’a pratiquement pas d’activités, même si elle est autorisée à opérer (31.8%) ; et 12.1% sont revenus de l’étranger. Enfin, environ 71% émettent un avis positif ou plutôt positif quant aux mesures prises par le gouvernement, tandis que 21% sont d’avis contraire.

Quant aux entreprises, presque 60% affirment que leurs activités et leurs revenus ont fortement baissé, 20% déclarent des baisses partielles, tandis que pour 15.4%, il n’y a pas de différence par rapport à la période d’avant la mise en place de l’état d’urgence. La très grande majorité des entreprises bulgares (87.7%) se montrent optimistes en ce qui concerne leur capacité à sortir de la crise et à reprendre leurs activités.

Balkans

Interview du président macédonien

La Macédoine du Nord n’a pas besoin de l’UE, si la contrepartie à payer par sa population est de « cesser d’être des Macédoniens qui parlent le macédonien », a déclaré le président macédonien Stevo Pendarovski dans une interview télévisée. Tout en commentant la demande insistante de la Bulgarie d’un règlement, avant l’ouverture de négociations avec l’UE, des vieilles dissensions historiques entre les deux pays, M. Pendarovski souligne que les négociations d’adhésion à l’UE n’exigeront pas d’« établir l’identité ethnique d’une personne ayant vécu il y a 150 ans », faisant ainsi écho à la polémique autour de la nationalité du révolutionnaire Gotze Deltchev, vénéré comme héros national dans les deux pays. « Le mot clé, dans le traité de bon voisinage [signé avec la Bulgarie en 2017], est l’histoire partagée, et non une histoire commune que la Bulgarie considère comme sienne pour tout ce qui s’est passé avant 1944 ». Selon M. Pendarovski, son pays reste concentré sur ses priorités nationales, qui sont « la démocratie et non la dictature, la pleine intégration dans la civilisation occidentale et la reconnaissance du caractère pluriethnique et plurireligieux du pays ». L’interview du président macédonien intervient dans le contexte de la rencontre à Zagreb des dirigeants européens, fixée au 6 mai prochain, et les peurs de Skopje d’une obstruction de la part de la Bulgarie à sa candidature d’adhésion à l’UE.