Mercredi 18 mars
Coronavirus
81 cas dépistés à ce jour, dont vingt personnes hospitalisées. Selon les dernières consignes du ministre de la Santé, seules les personnes de plus de 60 ans et celles qui présentent des symptômes graves de l’infection au coronavirus seront traitées en milieu hospitalier.
Par décision du ministre de la santé, l’auto-isolement de 14 jours devient obligatoire pour tous les ressortissants bulgares et étrangers (détenteurs d’un permis de séjour permanent ou de longue durée), entrant en Bulgarie en provenance des pays à haut risque, dont la France.
L’épidémie a gagné de nouvelles villes : Pernik, Lom, Lovetch, Blagoevgrad. Les maires de Tchépélaré et de Kozlodouï ont mis en place un couvre-feu (possibilité de sortir de chez soi entre 10h et 18h). Des stickers « quarantaine » ont été collés à l’entrée des domiciles de 21 personnes à Varna à qui un auto-isolement a été prescrit. La mesure est préconisée par le maire de Varna, mais aussi par celui de Bourgas, comme un moyen de mettre en garde les voisins et de faciliter les contrôles des inspecteurs de santé.
Sur décision du centre de crise national, la ville de Bansko (région de Blagoevgrad) a été mise sous une quarantaine totale pour deux semaines. Les départs de et les entrées dans la ville sont interdits. Sont également interdites les sorties dans la rue sauf pour des raisons justifiées. Les étrangers sur place, des touristes britanniques pour la plupart, disposent de 24 h pour quitter cette station de ski.
Le premier ministre Borissov a fait appel aux entreprises de couture du pays, leur demandant de commencer à fabriquer des masques et des vêtements de protection afin de répondre aux besoins des hôpitaux bulgares et européens à des prix non spéculatifs. Les premières à répondre ont été des entreprises de Plovdiv, Vratsa, Veliko Tarnovo, etc. Dans son entretien téléphonique hier avec la présidente de la Commission européenne Ursula von Leyden, M. Borissov a demandé à ce que des fabricants bulgares soient invités à participer au marché public européen de vêtements de protection.
Pour les établissements de soins, les prix prohibitifs de désinfectants et vêtements de protection, pratiqués depuis l’éclatement de l’épidémie, restent un défi majeur. Un masque, dont le prix est de 0,10 leva, et offert par des producteurs étrangers à 1,10 leva, note 24 Heures. Les prix des produits désinfectants ont grimpé de 30 à 40%.
A Varna, des médecins ont refusé de tester l’unique personne contaminée dans cette ville. Selon eux, leur demander de faire des tests en l’absence du moindre moyen de précaution, est illégal. A Sofia, après des entretiens entre la mairie de Sofia et la direction de l’Hôpital no. 2, destiné à devenir centre d’accueil des malades de coronavirus, et la protestation du personnel de soins de l’établissement (le nombre des démissions a dépassé 80), il a été décidé de réserver uniquement le service de pneumologie au traitement de patients au coronavirus, en embauchant un nouveau personnel.
L’association des hôpitaux privés déclare, dans un communiqué, le souhait de ses membres d’être associés au dispositif national de lutte contre le coronavirus. Les grands établissements privés, dont Acibadem City Clinic Tokuda, Bulpharma, Sofiamed, Burgasmed, etc. sont bien équipés, mobilisés et prêts à soutenir les efforts du centre national de crise pour endiguer l’épidémie, y lit-on.
Au parlement, quatre commissions, dont la commission législative, ont adopté le projet de loi du GERB sur les mesures à appliquer durant l’état d’urgence déclaré le 13 mars 2020. Dès aujourd’hui, le texte sera examiné en première lecture par les députés, puis une nouvelle fois en commissions. Le MDL et le PSB préparent des amendements qu’ils vont proposer avant la seconde lecture en plénière.
Le projet de loi prévoit, entre autres, des sanctions pour les médecins et autres professionnels de santé qui refusent de prêter assistance à des malades ou des femmes enceintes durant l’état d’urgence, une augmentation des sanctions pour fausses alertes (jusqu’à 3 ans de privation de liberté et une amende de 1000 à 10 000 leva, voire 50 000 leva si le délit a occasionné des dommages importants), l’obligation pour les employeurs de mettre en place des moyens de travail à distance ou de travail dans des locaux sécurisés du point de vue épidémiologique, etc.
Devant la commission législative, le procureur général Ivan Guechev, invité à donner son avis, a indiqué que le projet de loi est déjà dépassé par la progression rapide de l’épidémie, en appelant à des mesures beaucoup plus radicales : « Le temps n’est plus aux jeux politiques, il faut agir et passer à un régime de loi quasi martiale. C’est une question de survie des citoyens bulgares. » Ce matin, dans une interview accordée à Nova TV, M. Guechev a indiqué que le Parquet a été mis « en régime de guerre » et a appelé à l’introduction d’un couvre-feu dans tout le pays.
La ministre des Affaires étrangères Ekaterina Zaharieva et le ministre des Transports Rossen Jeliazkov ont présenté les mesures prises en vue du rapatriement de citoyens bulgares se trouvant à l’étranger et souhaitant rentrer en Bulgarie. Avec l’aide de Turkish Airlines, des groupes organisés de touristes (40 personnes) pourront quitter le Maroc. Des touristes ont été déjà rapatriés de Jordanie et d’Egypte. La colonne de 30 km de véhicules bulgares, immobilisée entre l’Autriche et la Hongrie du fait de la fermeture des frontières, est en train de regagner la Bulgarie depuis hier soir, grâce à un corridor et une escorte organisés avec l’aide autrichienne, hongroise et roumaine.
Par décision de la ministre du tourisme Nikolina Anguelkova, les activités touristiques sont interdites jusqu’au 13 avril 2020. La mesure concerne l’organisation de déplacements touristiques à l’intérieur du pays, les excursions à l’étranger et l’accueil de touristes étrangers.
Les employeurs recevront une aide du Fonds de garantie du chômage à hauteur de 60% du salaire déclaré devant la Sécurité sociale, pour chaque salarié, à condition de s’engager à verser les 40% restants. (tous media)