Mercredi 22 mars
Sécurité
Documentaire sur de potentielles origines russes des explosions dans des dépôts d’armes en Bulgarie.
Svobodna Evropa a publié un documentaire sur les neuf explosions survenues entre 2011 et 2022 dans différentes usines et dépôts d’armes en Bulgarie, et attribuées par certaines enquêtes journalistiques aux services secrets russes. Le documentaire rappelle qu’une partie de la production de ces usines aurait été destinée à la Géorgie et à l’Ukraine, et ce suite aux agressions russes contre ces deux pays, respectivement en 2008 et en 2014. Il est indiqué qu’aucune des enquêtes menées par le Parquet bulgare sur ces explosions, ni sur l’empoisonnement du fabriquant d’armes bulgare Émilian Guebrev, pour lequel il y aurait des éléments indiquant qu’il serait lui aussi attribuable aux services russes, n’ont abouti.
Élections
Présentation de la nouvelle plateforme en ligne de suivi du dépouillement du vote.
Le dépouillement des bulletins de vote aux élections législatives anticipées du 2 avril pourra être suivi en ligne sur la plateforme evideo.bg, a annoncé Ivaylo Filipov, directeur exécutif de la société publique « Informatsionno obsluzhvane » qui offre des services informatiques. Cette plateforme permettra à toute personne de regarder en direct le dépouillement dans la plupart des 12 000 bureaux de vote en Bulgarie. Quant aux quelques 1 000 à 2 000 bureaux situés dans des régions à faible connexion mobile, le dépouillement sera filmé sur place, et les enregistrements seront ensuite téléchargés sur la plateforme dédiée où ils pourront être regardés en différé.
La plateforme est hébergée en dehors de la Bulgarie, par une des plus grandes sociétés mondiales qui proposent des services de stockage dans le nuage (le « cloud ») , l’objectif étant de faire face au trafic important qui est prévu ainsi qu’aux éventuelles tentatives de cyberattaques.
Pour mémoire, la vidéosurveillance du dépouillement des bureaux de vote a été introduite via des amendements au Code électoral, adoptés par la dernière Assemblée nationale. (tous médias)
Les promesses sociales des partis politiques : « irréalisables ou trop généraux » selon le journal Dnevnik
« Irréalisables ou trop généraux ». C’est le commentaire du journal Dnevnik à la lecture comparée des programmes sociaux des six forces politiques qui ont fait partie de la dernière législature. Certains de ces programmes restent d’ailleurs inchangés depuis les dernières campagnes électorales en 2021-2022. Dans leurs promesses sociales, « Le PSB se montre généreux, le MDL laconique et « Renaissance » exotique », estime Dnevnik. Le GERB et « Poursuivons le changement - Bulgarie démocratique » (PLC-BD) se rejoignent dans leur volonté d’assouplir les conditions d’adoption d’enfants, ainsi que dans la lutte contre les violences domestiques et la nécessité de réduire la bureaucratie entravant l’accès aux prestations sociales. Ces deux forces politiques, ainsi que le PSB et « Progrès bulgare », sont favorables à une augmentation des pensions de retraite, sans donner plus de détails. Seul « Renaissance » prône une réforme de la sécurité sociale, qui est actuellement largement financé par le budget, mais là encore, sans offrir des pistes de réflexion. Le GERB promet que s’il arrive à former un gouvernement, à la fin de son mandat de 4 ans le salaire minimum atteindrait 1 500 leva (780 leva actuellement), le salaire moyen 3 000 leva et la pension de retraite moyenne 1 200 leva. Le programme du PSB prévoit un taux zéro d’imposition sur le revenu pour les jeunes jusqu’à l’âge de 26 ans et des soins de santé gratuits pour les enfants de moins de 14 ans et les adultes de plus de 75 ans. Le PLC-BD s’engage en faveur d’une augmentation de 50% du salaire minimum par rapport au salaire brut moyen, soit 910 leva en 2024. La coalition met aussi l’accent sur des investissements en faveur de l’éducation et la formation continue afin de garantir une meilleure insertion des citoyens sur le marché du travail.
Par contraste avec ces promesses nombreuses, le MDL ne parle que modestement d’un plan de cohésion sociale et d’interaction entre les différents groupes de la société, ethniques, religieux et sociaux. Le parti propose un programme anticrise susceptible de protéger les revenus des citoyens, mais sans entrer dans les détails. Le programme électoral de « Renaissance » n’est pas publié sur le site de ce parti. A en juger par les positions exprimées par ses candidats lors de la campagne, « Renaissance » est favorable à l’introduction du principe d’imposition des ménages, à la refonte du système des retraites, des aides sociales et de l’assurance-maladie, en renforçant l’affiliation à des fonds volontaires. Enfin, « Progrès bulgare » se propose de travailler pour la défense de la famille bulgare et des valeurs traditionnelles. Le parti de Stefan Yanev promet de consacrer des efforts pour renforcer le dialogue social, rendre le système de sécurité sociale plus efficace, lutter contre la pauvreté, encourager l’activité professionnelle des citoyens tout au long de leur vie, développer des politiques démographiques régionales, encourager la natalité par des allègements fiscaux pour les familles avec deux enfants et plus, etc. (dnevnik.bg)
Transition énergétique
La Bulgarie renonce à 465 millions d’euros dans le cadre du « mécanisme pour une transition juste » de l’UE.
Le gouvernement intérimaire a informé la Commission européenne qu’en 2023 il ne mettrait pas en œuvre des projets visant à assurer la transition du charbon vers des activités économiques climatiquement neutres. De ce fait, la Bulgarie perdra le bénéfice de la tranche de 465 millions d’euros qui était prévue pour 2023 dans le cadre du budget total de 1,3 milliard d’euros prévu pour elle au titre du « Fonds européen pour une transition juste », et disponible jusqu’en 2026.
L’année dernière déjà, la Bulgarie n’avait pas pu bénéficier de près de 100 millions d’euros prévus par ce Fonds pour financer la transformation de ses trois grandes régions minières, celles de Stara Zagora, Pernik et Kioustendil. La raison en était le retard pris dans l’élaboration de plans territoriaux.
La nouvelle a été annoncée hier par la commissaire européenne à la Cohésion et aux Réformes, Elisa Ferreira. Des sources de la Commission ont commenté pour Mediapool que le risque pour la Bulgarie de ne pas recevoir un seul euro du budget de 1,3 milliard d’euros prévu jusqu’en 2026 est tout à fait réel. En principe, cet argent devrait être utilisé pour la reconversion des salariés des centrales à charbon, pour des mesures visant à réduire la pollution de l’air et pour le développement de nouvelles entreprises dans les trois régions cibles. Mais pour y arriver, le gouvernement bulgare devait élaborer des plans territoriaux pour ces trois régions dès 2021, les faire approuver par la Commission et, sur leur base, commencer à développer des projets spécifiques pouvant être financés avec le budget prévu. Ces documents ne sont pas encore prêts et ne le seront pas non plus en 2023, écrit Mediapool. Cette fois, l’explication avancée par le gouvernement est son intention de renégocier les engagements pris par le gouvernement Petkov, au titre du PNRR (plan national de relance et de résilience), de réduire progressivement les émissions de carbone de 11 centrales thermiques bulgares d’ici 2026. De ce fait, des modifications aux projets qui devaient être financés dans ce cadre seront sollicitées. Bien que les financements soient différents de ceux du « Fonds européen pour une transition juste », le gouvernement intérimaire s’attend apparemment à ce que cette renégociation permette à la Bulgarie de continuer à exploiter ses centrales thermiques à charbon jusqu’à leur extinction naturelle, sans être tenue de réduire les émissions à effet de serre. (tous media)
Réseaux sociaux
7 602 faux profils bulgares avec au total plus de 267 000 abonnés ont été supprimés par TikTok entre juin et décembre 2022, révèle cette plateforme dans un rapport, publié en février dernier dans le cadre de ses engagements pris au titre du Code de l’UE de bonnes pratiques contre la désinformation. Cela s’inscrit dans le cadre d’une action globale de TikTok à l’échelle européenne pour détruire les faux profils. Le site web de vérification de faits Factcheck.bg écrit qu’en dépit de ces efforts, TikTok continue à être utilisé pour la diffusion de désinformation. À titre d’exemple, un profil actif depuis juin 2022 qui ne partage que du contenu présentant les grandes lignes de la propagande russe en relation avec la guerre en Ukraine, et qui dispose de plus de 13 700 abonnés et 272 200 likes de ses vidéos. (Factcheck.bg, Dnevnik)
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