Mercredi 7 mars

Politique

Un enregistrement vidéo de six minutes de la rencontre du président de la République Roumen Radev avec le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Kirill à l’occasion de la fête nationale du 3 mars, crée la polémique. Publié sur le site de l’Eglise orthodoxe russe, il montre le patriarche russe en train de « réprimander » le chef de l’Etat en raison de la reconnaissance exprimée par ce dernier, dans son allocution au mont Chipka, à toutes les nations qui ont versé leur sang pour la libération de la Bulgarie : « Je veux vous dire encore une fois et de façon claire que c’est la Russie qui a libéré la Bulgarie », déclare le patriarche. « Ni la Pologne, ni la Lituanie, ni n’importe quel autre pays, mais bien la Russie. Je dois vous dire franchement combien il m’était pénible d’écouter cette énumération d’autres pays ayant participé à la Libération. […] J’espère que les media nous entendent et qu’ils transmettront la déception du patriarche de la mauvaise interprétation historique des événements. Je vous dis en toute sincérité que je garde des impressions ambiguës de cette célébration », a affirmé le patriarche Kirill. (tous media)

Les réactions à ces propos du chef de l’Eglise russe ont fusé de toutes parts. « J’estime qu’il n’est pas normal que n’importe qui, qu’il vienne de l’Est ou de l’Ouest, parle sur un tel ton au président de la République ou à tout autre dignitaire de l’Etat. Nous sommes un pays souverain », a souligné le ministre de la défense Krassimir Karakatchanov. Beaucoup plus direct, son partenaire de coalition, le vice-premier ministre Valeri Simeonov, a traité sur la BNT le patriarche russe d’« agent de second ordre du KGB, surnommé en Russie le ‘métropolite des cigarettes’ à cause de ses intérêts dans le secteur des produits soumis à accise ». Alors que des historiens ont rappelé le caractère multinational de l’empire russe à l’époque de la Libération, expliquant la présence de militaires de différentes nationalités durant la guerre, mais aussi le « syndrome impérial » de la Russie, le sentiment de la « grande nation » qui n’admet pas la contribution des autres. (tous media)

Le ministère des Affaires étrangères demande des explications au consul général de la Bulgarie à Edirne (Turquie), Vassil Valchev, pour sa décision d’annuler la célébration au consulat de la fête nationale du 3 mars. En lieu et place du programme culturel prévu, M. Valtchev a convié ses invités officiels dans un restaurant où il a donné une minute de silence à la mémoire des soldats turcs péris dans l’opération Branche d’olivier de l’armée turque en Syrie. Cet acte du consul général bulgare a été interprété par les media locaux comme un soutien de la Bulgarie à l’offensive turque. (Troud)

A Prague, le groupe ČEZ a examiné avec l’acquéreur bulgare Inercom la finalisation de la vente de ses actifs bulgares. D’après l’information fournie par la société bulgare, deux questions ont été évoquées : la concertation de leurs actions en vue de la procédure de notification devant la Commission pour la protection de la concurrence et la demande de l’Etat bulgare d’entrer dans la transaction. Les discussions entre ČEZ et Inercom se poursuivront dans les prochains jours. (tous media)

D’après le quotidien tchèque Hospodářské noviny, le contrat signé entre ČEZ et Inercom contient une clause engageant l’acquéreur bulgare à coopérer et à mettre à disposition au groupe tchèque tous les éléments nécessaires susceptibles d’aider celui-ci à obtenir gain de cause dans la procédure d’arbitrage l’opposant à la Bulgarie. Par ailleurs, écrit le même journal, le groupe ČEZ suit avec beaucoup d’attention le déroulement des événements à Sofia et tout propos de la part de représentants du gouvernement, susceptible de dissuader les banques qui étaient prêtes à financer la transaction, pourrait être interprété comme une pression politique irrégulière avec toutes les conséquences qui en découleraient. (tous media)

La démission de la ministre de l’énergie Temenoujka Petkova ne sera pas acceptée, a déclaré sur bTV le vice-premier ministre et ministre de la défense Krassimir Karakatchanov en précisant que la décision a été prise hier lors d’un entretien avec le premier ministre Borissov et la plupart des ministres. Mme Petkova ne peut pas être tenue responsable du choix d’Inercom comme acquéreur de l’opérateur bulgare ČEZ. En outre, ses compétences de ministre ne lui permettent pas de contrôler ce type de transactions, a souligné M. Karakatchanov. (tous media)

La vente de ČEZ a apporté un sérieux problème réputationnel au premier ministre, estime le politologue Gueorgui Kiriakov. Sur le moyen et le long terme, M. Borissov en encaissera des pertes électorales parce qu’il n’a pas su expliquer qui se cache réellement derrière l’acheteur Inercom et pourquoi l’Etat n’a pas réagi à temps. Le gouvernement a sous-estimé la situation en croyant que durant la présidence de l’UE tous les yeux seront rivés sur les Balkans occidentaux et les initiatives de politique étrangère de M. Borissov et non sur les relations entre deux entités économiques de droit privé. Evidemment, les événements ont été catalysés par des acteurs politiques et économiques que la transaction rendait perdants : il y a deux participants à la procédure organisée par ČEZ qui sont proches de certaines forces politiques et qui ont été écartés. Un élément de plus qui indique que les gouvernants ont sous-estimé la situation, souligne M. Kiriakov. (Sega)

Le gouvernement a retiré son projet de ratification de la Convention d’Istanbul en attente d’une décision de la Cour constitutionnelle. Son introduction au parlement au début de l’année avait provoqué une obstruction de la part du PSB, des tensions au sein de la coalition gouvernementale et un débat détourné des objectifs de la Convention (les violences faites aux femmes et les violences domestiques) vers le troisième genre et le mariage homosexuel. Ce matin, à l’initiative du PSB, les députés ont dû prendre position vis-à-vis de la tenue d’un referendum sur la Convention. L’idée de referendum a été rejetée par 121 voix (GERB, MDL et une partie des Patriotes unis) et soutenue uniquement par 67 députés du PSB. 23 députés des Patriotes unis et le groupe parlementaire de Volonté se sont abstenus. (dnevnik.bg)

Trois manifestations devraient se tenir aujourd’hui devant le Conseil des ministres. L’une d’elle est organisée par le parti « Renaissance » (ayant franchi 1% lors des dernières législatives) et revendique la démission du gouvernement en raison de la vente controversée de ČEZ Bulgarie. Ce parti sera soutenu par le parti « Union militaire » avec qui il a signé, mardi, un accord de coopération et le PSB qui assurera la venue de 2000 personnes. 390 personnes ont déclaré sur Facebook leur présence à un deuxième évènement qui se tiendra de 9h00 à 21h00 devant le Conseil des ministres. Organisé par Gueorgui Dimitrov, (petit-fils du leader du Parti communiste bulgare et ancien premier ministre bulgare (1946-1949) Gueorgui Dimitrov) ancien journaliste et ancien fonctionnaire de la direction des cultes auprès du Conseil des ministres, cet évènement a pour objectif de demander également la démission du gouvernement et de « changer le système ». La troisième manifestation est organisée par le « Mouvement pour un changement radical : le printemps bulgare » de Velizar Entchev, ancien journaliste et député du Front national pour le salut de la Bulgarie à la 43ème législature de l’Assemblée nationale. (tous media)

Kroum Zarkov, vice-président du groupe parlementaire du PSB, et quelque députés de ce groupe ont soumis trois signalements au Parquet en demandant au procureur général Sotir Tsatsarov de procéder à une vérification des deux étapes de la privatisation de ČEZ Bulgarie, notamment en 2004 et en 2012. Selon Kroum Zarkov, par la privatisation des 33% restant le gouvernement de Boïko Borissov a violé deux documents stratégiques qui recommandent le maintien de la propriété publique à hauteur de 33%. (tous media)

Lors d’un point de presse extraordinaire, donné en raison du dépôt par le PSB des signalements au parquet, Valentin Nikolov, vice-président de la commission parlementaire de l’énergie, et Alexander Ivanov, membre de cette commission, ont accusé le PSB de viser le renversement du gouvernement et de participer à la manifestation contre le gouvernement. Selon M. Nikolov, cette manifestation constitue « une façon organisée de renverser le gouvernement illégalement ». (tous medias)

Valery Simeonov, co-président des Patriotes unis et président du Front national pour le salut de la Bulgarie, a rencontré hier Bojidar Loukarski, président de l’UDF, Petar Moskov, porte-parole du Bloc réformateur, et Dimitar Batchvarov du Conseil national des réformateurs, en vue de discuter avec eux du projet de loi d’amendement que ces derniers proposent. Ce projet prévoit que l’Agence d’Etat de sécurité nationale (DANS) soit dotée de la capacité de valider la vente de parts des sociétés dans le domaine de l’énergie. Ainsi, une semaine après que l’ORIM, partenaire au sein de la coalition des Patriotes unis, a proposé d’amender la loi sur l’énergie en vue de doter la Commission de régulation dans le domaine de l’énergie et de l’eau (KEVR) d’attribution lui permettant de contrôler les transactions dans son domaine de compétence, Valery Simeonov s’est engagé à soumettre au Conseil de la coalition le projet d’amendement à cette même loi porté par les membres de l’ancien Bloc réformateur. (24 tchassa)

Selon le politologue Dimitar Ganev, la vente controversée de ČEZ Bulgarie, bien qu’elle ait contribué à l’accumulation de tension, ne provoquera pas la démission du gouvernement tant qu’il n’y a pas un profond bouleversement des relations entre le GuERB et les Patriotes unis. En outre, Boïko Borrissov ne donnerait pas facilement sa démission dans la mesure oùl’éventuel gouvernement intérimaire constitué par Roumen Radev risquerait d’être difficile à gérer. (24 tchassa)

Selon Jivko Gueorguiev, sociologue, la vente controversée de ČEZ Bulgarie aura un mauvais impact sur l’image des gouvernants. Cependant, le grand perdant sera le groupe des Patriotes unis qui est l’allié du GuERB et dont l’électorat commence à être déçu de la façon dont les patriotes et les gouvernants en général « consomment le pouvoir ». (24 tchassa)

La Commission de la lutte contre la corruption, les conflits d’intérêts et de la déontologie parlementaire a procédé hier à l’audition des deux candidats au poste de président de la commission de répression de la corruption et de confiscation des biens acquis de manière illégale. Le président par intérim de cette commission, Plamen Gueorguiev, président de l’ancienne commission de confiscation de biens acquis de manière illégale et candidat désigné par le GuERB et les Patriotes unis, a déclaré avoir pour objectif de transformer la commission en un centre de lutte contre la corruption dans les Balkans et redevenir procureur s’il n’était pas élu. Nikolaï Nikolov, président de la Commission de prévention des conflits d’intérêt, absorbée par la nouvelle méga-commission, et candidat désigné par le PSB, a déclaré être, s’il était élu, « premier parmi les pairs » ne pas s’ingérer dans le travail des membres de la commission. (tous media)

Ivan Dimitov, médecin de Plovdiv, qui a tué par balle Gueorgui Djevisov, dit « le Rat », condamné 9 fois pour vols, lors d’une tentative de vol dans cour de l’immeuble où habite le médecin, a déclaré que la thèse du parquet ne correspond pas à la vérité et que s’il n’avait pas tiré, c’est lui qui allait être mort. Son avocat, Gueorgui Koutrianski, a espéré qu’il sera établi lors de l’enquête que M. Dimitrov n’est pas allée au-delà des limites de la légitime défense. (tous media)

La presse consacre beaucoup d’analyses et de commentaires à cet homicide qui a provoqué des manifestations dans les plus grandes villes de Bulgarie et semble avoir généré un sentiment d’injustice. D’un ton ironique, Slavi Anguelov, journaliste d’investigation et rédacteur en chef de l’hebdomadaire 168 tchassa, explique dans une tribune « comment tuer de manière légale le voleur, le violeur ou le tueur ». Des députés de l’ORIM ont déclaré être prêts à déposer un projet de loi d’amendement du Code pénal afin d’élargir les limites de la légitime défense. (tous media)

Europe

La Commission européenne, le Parlement européen et la présidence bulgare de l’UE se sont mis d’accord à la hâte et sans trop réfléchir sur les amendements au régime des travailleurs détachés dans l’Union, estime l’Association industrielle bulgare (BSK) dans un communiqué officiel. L’entente atteinte le 28 février dernier, à Bruxelles, quant à la refonte de la Directive des travailleurs détachés aura pour conséquence une compétitivité réduite des entreprises d’Europe orientale et la perte d’emplois, indique cette organisation patronale. (Sega)

24 tchassa publie un article sur la 5G, signé par la commissaire européenne en charge du marché numérique. Le projet est considéré comme étant la pierre angulaire de la société numérique européenne au cours de la prochaine décennie. Maria Gabriel souligne que cette technologie, qui faciliterait la vie quotidienne des Européens, serait mise en place en 2020. (24 tchassa)

International

L’émir du Qatar se rendra à Sofia jeudi prochain. Lors de cette visite officielle, faisant partie de sa tournée européenne, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani s’entretiendra avec le Président de la République et le premier ministre. Le projet de construction du hub Balkan et la possibilité de son alimentation avec du gaz liquéfié qatari via le port grec d’Alexandroupolis seront au centre des discussions. Seront signés des accords bilatéraux dans les domaines de l’énergie, du sport et de l’éducation ainsi qu’un mémorandum sur le lancement d’un Conseil d’affaires bulgaro-qatari. (24 tchassa)

Trois milliardaires, figurant dans le classement du magazine Forbes publié hier, ont des intérêts économique en Bulgarie : Vagit Alekperov, président de Lukoil, Peter Kellner, qui vient de racheter Nova broadcasting group et Sándor Csányi, président d’OTP groupe, propriétaire de DSK bank en Bulgarie. (Standart)

Dernière modification : 07/03/2018

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