Vendredi 10 janvier
Politique
Le ministre de l’environnement a été mis en garde à vue pour 24 heures
Hier, le ministre de l’environnement, Neno Dimov a été escorté sans menottes devant les caméras des journalistes par des agents du Parquet spécialisé pour être interrogé au sujet de la crise d’eau à Pernik. Le Parquet spécialisé a perquisitionné le bureau du ministre dans la recherche de preuves accablantes. Il a passé la nuit dans le commissariat de police, où il a été placé en garde à vue pour 24 heures. Dans le cadre de la même enquête l’ex-gouverneure, Irina Sokolova et l’ex-directeur de l’entreprise d’alimentation en eau à Pernik ont été interrogés. En effet ce n’est pas la première fois que le ministre Dimov est impliqué dans un scandale public, mais jusqu’à présent il n’avait jamais exprimé une quelconque intention de remettre sa démission. Pour mémoire, lors de son mandat, plusieurs scandales ont éclaté : la tentative d’apporter des amendements dans le plan de gestion du parc national « Pirin » sans avoir effectué au préalable l’évaluation écologique nécessaire, ou bien encore les nombreuses procédures d’infraction, engagées par la Commission européenne contre la Bulgarie, pour la mauvaise qualité de l’air. Cette semaine le Parquet a ouvert également une enquête au sein du Ministère de l’Environnement sur l’importation illicite de déchets en Bulgarie et leur valorisation non encadrée. (tous médias)
Démission du ministre de l’Environnement
Aujourd’hui, le ministre de l’Environnement et des Eaux, Néno Dimov, a remis sa démission, qui a été acceptée par le premier ministre, Boïko Borissov. Cette annonce intervient peu après que le ministre de la Défense et président de l’ORIM, Krassimir Karakatchanov, a confirmé avoir eu des échanges à ce sujet avec le premier ministre, Boïko Borissov, mais sans donner des détails. « Je vous parlerai, vous lirez [s’il y aura une démission] après ce meurtre flagrant » a-t-il dit.
Hier, interrogé au sujet de la possibilité d’une démission du ministre de l’Environnement, le premier ministre Borissov a indiqué que cette question serait discutée au sein de la coalition, M. Dimov faisant partie du quota de l’ORIM dans le gouvernement. De son côté, la présidente du PSB, Kornélia Ninova, a qualifié l’opération policière et judiciaire d’hier de « tentative d’éteindre une crise nationale par des mesures locales ». Le leader du MDL, Mustafa Karadaya, estime que « si le premier ministre est cohérent dans ses actions, pendant l’enquête, il serait peut-être approprié de suspendre temporairement les ministres concernés qui font l’objet d’une enquête ». Il a ajouté que son parti n’a pas encore décidé s’il soutiendra ou non la motion de censure, qui sera déposée au parlement par le PSB le 20 janvier, au sujet des problèmes environnementaux. (tous médias)
Qui est Néno Dimov ?
24 Heures dresse le portrait du ministre de l’Environnement et des Eaux. Ancien vice-ministre de l’Environnement (1997-2001) et climatosceptique, M. Dimov est passé par trois partis politiques de droite avant d’être invité par l’ORIM de devenir ministre en 2017. Le quotidien rappelle que sous son mandat, la Bulgarie n’a absorbé que 27.03% des fonds du programme opérationnel « Environnement » pour la période 2014-2019. Actuellement, la Bulgarie fait l’objet de huit procédures d’infraction dans le domaine de l’environnement, lancées par la Commission européenne. Enfin, la Cour des comptes a récemment publié neuf recommandations destinées au ministère de l’Environnement. (24 Heures)
Énergie
Belene : un projet risqué, de corruption et superflu, affirment des experts
Dix experts en énergie – anciens ministres, députés, chefs de la Compagnie nationale d’électricité, économistes, universitaires, se sont unis pour mettre en garde le président de la République Roumen Radev contre les risques de la réalisation du projet de construction d’une deuxième centrale nucléaire à Belene. La lettre est également adressée au premier ministre, à la présidente du parlement est au procureur général. « Nous sommes profondément convaincus que ce projet marquera un record en termes de corruption dans l’histoire récente de la Bulgarie et qu’il sera complètement superflu pour le réseau national d’électricité au-delà de 2030. […] Il est en outre impossible à réaliser du fait de toute une série d’éléments incompatibles avec les normes européennes de sécurité nucléaire et la loi bulgare. Et, par le risque économique élevé qu’il représente, le projet de Belene est voué à se transformer en catastrophe économique pour le pays », écrivent les experts en déplorant l’approche populiste, non transparente et non professionnelle du gouvernement sur un projet lourd d’importance. (dnevnik.bg)
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